Le secteur industriel reste l’un des plus gros consommateurs d’énergie en France. Pourtant, de nombreuses solutions existent pour réduire la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre, sans sacrifier la performance. C’est dans cette logique que s’inscrit le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), accessible aux entreprises industrielles souhaitant investir dans l’efficacité énergétique. De quoi parle-t-on exactement ? Et comment bénéficier de la prime CEE industrie ?
Table des matières
ToggleComprendre le dispositif des CEE dans l’industrie
Instauré par la loi POPE en 2005, le dispositif CEE repose sur un principe simple : les fournisseurs d’énergie sont tenus de financer des travaux permettant de réduire la consommation énergétique. En échange, ils obtiennent des certificats attestant des économies générées. Ces certificats peuvent ensuite être utilisés pour répondre à leurs obligations réglementaires.
Les industriels peuvent ainsi bénéficier d’une aide financière pour des projets de rénovation ou d’optimisation énergétique. Cette prime n’est pas une subvention publique, mais bien une compensation financée par les « obligés » du dispositif, comme EDF, Engie, TotalEnergies ou encore Intermarché.
Depuis le 1er janvier 2022, le dispositif est entré dans sa cinquième période (P5), qui s’étend jusqu’au 31 décembre 2025. Les règles de calcul ont été revues, et certaines fiches d’opérations standardisées ont été supprimées ou ajustées pour renforcer l’efficacité globale du dispositif.
Pourquoi l’industrie est particulièrement concernée ?
En 2022, l’industrie représentait près de 285 TWh d’énergie finale consommée en France, soit plus que le tertiaire, mais moins que le secteur résidentiel ou les transports. Cette consommation reste encore très dépendante du gaz naturel, du pétrole et du charbon, ce qui pèse lourdement dans le bilan carbone global.

Pourtant, les leviers d’action sont nombreux. Qu’il s’agisse d’optimisation énergétique en industrie, de relamping ou d’amélioration des procédés, chaque action peut faire la différence, tant sur les coûts que sur l’impact environnemental.
Quels travaux sont éligibles à la prime CEE industrie ?
Deux grandes catégories d’opérations peuvent donner droit à une prime CEE :
Les opérations standardisées
À ce jour, 33 fiches « IND » (industrie) sont reconnues. Elles sont regroupées en trois familles :
- IND-BA : bâtiment – concerne l’éclairage, le chauffage ou la ventilation
- IND-EN : enveloppe – isolation des murs, combles et toitures (Outre-mer)
- IND-UT : utilités – récupération de chaleur, traitement d’eau, équipements à haute efficacité
Parmi les exemples concrets : isolation thermique des parois, installation de lanternaux zénithaux, ou systèmes de récupération de chaleur sur compresseur d’air.
Parmi les exemples concrets : isolation thermique des parois, installation de lanternaux zénithaux, ou systèmes de récupération de chaleur sur compresseur d’air.
Les opérations spécifiques
Si votre projet ne correspond à aucune fiche existante, il est possible de passer par une opération dite spécifique. Elle nécessite de réaliser un audit préalable pour quantifier précisément les économies générées. Ce diagnostic permet ensuite de monter un dossier sur-mesure.
Ce type d’opération est particulièrement adapté aux industries aux procédés uniques ou aux équipements techniques très spécialisés.
Comment est calculée la prime CEE industrie ?
Les économies d’énergie sont exprimées en kWh cumac (cumulées et actualisées). Cette unité tient compte à la fois :
- Des économies d’énergie cumulées sur la durée de vie de l’équipement
- De l’actualisation, c’est-à-dire de la perte d’efficacité au fil du temps
Le montant de la prime dépend donc de plusieurs critères :
- Type de travaux engagés (fiche standardisée ou spécifique)
- Zone géographique du site (zones climatiques)
- Performance énergétique des équipements installés
Qui peut vous aider à obtenir la prime ?
Vous pouvez vous adresser directement à un obligé (fournisseur d’énergie), ou passer par un mandataire ou délégataire comme Hellio, qui prend en charge le montage du dossier et la coordination avec les financeurs.
Dans tous les cas, le dépôt du dossier est encadré et contrôlé par le PNCEE. Il devra contenir l’ensemble des justificatifs et preuves d’exécution des travaux.
Exemple de chantier financé par les CEE
Une usine agroalimentaire a récemment réalisé plusieurs opérations :
- Système de récupération de chaleur sur groupe froid : 165 500 €
- Condensateur à haute efficacité : 4 500 €
- Variation électronique de vitesse sur moteur : 6 500 €
Résultat : une prime versée de 193 980 € TTC (sans CPE), couvrant plus de la moitié des investissements. Avec un Contrat de Performance Énergétique, le taux de couverture aurait pu atteindre 100 %.
Ce type de projet s’inscrit dans une dynamique plus large, comme en témoigne notre cas client en industrie, qui montre comment la maintenance énergétique peut s’intégrer dans une stratégie globale de performance durable.
Nos conseils pour maximiser vos chances
Pour tirer le meilleur parti du dispositif, voici quelques bonnes pratiques :
- Anticiper avec un audit énergétique ciblé
- Choisir les opérations avec le meilleur rendement cumac
- Prévoir un pilotage régulier des consommations
Des leviers complémentaires comme la maintenance prédictive ou la gestion technique centralisée peuvent renforcer la durabilité de vos actions.
Conclusion : une opportunité encore sous-exploitée
Le secteur industriel représente à peine 18 % des CEE délivrés, contre plus de 65 % pour le résidentiel. Pourtant, les marges d’économie sont importantes, et les primes peuvent couvrir une grande partie des investissements.
Chez Naxia, nous accompagnons les acteurs industriels dans la transition énergétique. Pour aller plus loin, explorez notre dossier sur les optimisations énergétiques ou notre article dédié aux enjeux de la transition pour les entreprises.